Cours de Geographie Terminale A C D E TI – Les plaines du nord et les monts Mandara
INTRODUCTION
Les plaines du nord et les monts Mandara sont compris entre le 8ème et le 13ème de Latitude Nord. Cet ensemble est limité au Nord par le lac Tchad, à l’Est par le Tchad, à l’Ouest par le Nigeria et au Sud par le plateau de l’Adamaoua. Cet ensemble comprend 2 régions ; celle de l’Extrême Nord (département du Logone et Chari, Diamaré, Mayo-Kani, Mayo- Tsanaga, Mayo-Danay et Mayo-Sava) et celle du Nord (département de la Bénoué, Faro, Mayo Louti et Mayo Rey) qui s’étalent sur une superficie de 99.822 km2.
I-LE MILIEU PHYSIQUE
1-LE RELIEF
On distingue 3 unités orographiques qui sont :
– L’immense dépression du lac Tchad constituée de plaines telles que celles du Logone et du Diamaré.
– La cuvette de la Bénoué parsemée de quelques massifs tels que celui de Hosséré Vokré
– Les monts Mandara qui est la zone des hautes terres formée d’un ensemble de massifs dont les plus importants sont le mont Tourou et le mont Rhumsiki.
2-CLIMAT-VEGETATION-SOL
Le climat est tropical et comporte plusieurs nuances. Il se caractérise par l’aridité de plus en plus prononcée à mesure que l’on s’avance vers le Nord avec une température moyenne de 35°C. Le vent desséchant comme l’harmattan vient encore augmenter la rugosité de ce climat. En fonction de l’importance des pluies, on distingue :
– Le climat soudanien classique dans la cuvette du la Bénoué (6 mois de saison sèche et 6 mois de saison humide)
– Le climat soudano-sahélien dans les monts Mandara et au sud du Diamaré (8 mois de saison sèche et 4 mois de saison de pluie)
– Le climat sahélo-sahélien au Nord du Diamaré (environ 3 mois de saison humide)
Les sols sont cuirassés, peu profonds, sablonneux et ferrugineux. Les paysages végétaux subissent les contraintes du climat et se dégradent au fur et à mesure que l’on progresse vers le Nord. La cuvette de la Bénoué porte des forêts claires et des savanes arborées. A partir des monts Mandara et du Diamaré dominent les steppes tandis que les sommets portent une végétation montagnarde.
3-L’HYDROGRAPHIE
Le réseau hydrographique est composé de 2 bassins ; celui de la Bénoué et celui du Tchad avec le Logone, le Chari et le Faro. Mais il y’a de plus en plus de nombreux petits cours d’eau qui perdent leurs eaux pendant la saison sèche.
II- LES HOMMES ET L’OCCUPATION DE L’ESPACE
C’est l’une des régions les plus peuplées du pays (3.948.000 habitants) mais les densités varient d’une région à une autre ; EN 79 hab/km2, Nord 19 hab/km2. L’usage du fufuldé laisse présager une unité ethnique et linguistique de la région pourtant la population y est diversifiée. Les principaux groupes ethniques sont :
– Les peuls ou foulbés essentiellement éleveurs et les Haousssa en majorité commerçants dans le Diamaré et la Bénoué y compris les
– Les paléo-soudanais en grande partie commerçants dans les monts Mandara (Guiziga, Moundang, Toupouri etc)
– Les néo-soudanais le long du Logone (Massa,Matakam, Mousgum, Kotoko, Arabe choa etc) en majorité agriculteurs
C’est une population en majorité rurale et très mobile. Il existe beaucoup de rivalités inter ethniques, le plus souvent des conflits agro –pastoraux. Les principales villes sont Maroua, Garoua, Koussérie. D’autres villes secondaires telles que Kaélé, Mokolo, Yagoua, Mora conservent des traits traditionnels voire même ruraux. Le taux de scolarisation reste inférieur à la moyenne nationale malgré de récents efforts faits dans la scolarisation féminine.
III- LES ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES
1-LE SECTEUR PRIMAIRE
C’est une région agricole par excellence malgré la brièveté des pluies. Pendant cette période, les semences agricoles viennent de l’IRAD (Institut de Recherche Agricole pour le Développement) et mis à la disposition des paysans par la PNVA (Programme National de Vulgarisation Agricole) sous la houlette de nombreuses ONG. De nouvelles techniques agricoles sont inculquées aux agriculteurs ainsi que des financements en soutien à l’entreprenariat paysan. Les résultats de cette synergie sont spectaculaires, on voit se développer les cultures vivrières telles que le sorgho, mais le mil, arachides, oignons, patates, haricots, riz et mangues, mais aussi les exploitations agricoles modernes qui se concentrent dans la culture du coton. La principale société est la SODECOTON qui a atteint son apogée en 2004 avec plus de 314.000 de tonnes de graines produites. La région est vaste domaine pastoral avec l’élevage bovin, ovin et caprin. La filière porcine est entrain de pousser les ailes surtout à Yagoua où de nombreux sudistes possèdent un cheptel considérable. Ces deux activités occupent 90% de la population active. La pêche est traditionnellement importante dans le bassin du lac Tchad, la Bénoué et dans la retenue de Lagdo. C’est la spécialité des Kotoko, Massa, Mousgoum mais aussi celle des tchadiens et des nigérians.
2-LE SECTEUR SECONDAIRE
Les ressources industrielles sont diverses ; le calcaire de Figuil, le Marbre de Bidzar, l’uranium prés de Poli, le manganèse, les produits agricoles et le barrage de lagdo. On a décelé les indices de cuivre dans le Faro, le Diamaré et les monts Mandara, le pétrole dans le lac Tchad et al cuvette de la Bénoué. Les principales unités industrielles sont les huileries (Garoua, Kaélé, Maroua), les brasseries, les conserveries (Maroua Salak), les industries textiles(Cicam), une cimenterie à Figuil, une tannerie à Maroua.
3-LE SECTEUR TERTIAIRE
Cette région dispose des voies de communication multiples ; des routes bitumées, un aéroport international à Garoua.
Parmi les denrées agricoles produites dans cette région et commercialisées dans la partie méridionale du pays, l’arachide, l’oignon et l’huile de coton figurent en bonne place. Mais se sont les produits de l’élevage qui occupent le haut pavé. Les produits vivriers (banane et fruits) ainsi que les produits manufacturés en provenance du sud et des pays voisins sont prisés dans cette région.
C’est la 1ère région touristique du Cameroun grâce aux paysages naturels (pics de Rumsiki, monts Alantika), à l’artisanat (poterie, tissage, tannerie), aux mosquées, aux lamidats, aux rythmes folkloriques, aux parcs (le parc de waza qui est le site le plus visité du pays, celui de Kalamaloué à Kousserie et celui de Mozogo Gokora à Koza) et aux réserves nationales (de la Bénoué, du Faro, et de Bouba Ndjida). Autours de ce potentiel se développent le tourisme cynégétique, les safaris, la fantasia, les randonnées, l’alpinisme etc. la région comporte des hôtels de bonne facture et des campements qui offrent aux touristes un hébergement temporaire pouvant durer jusqu’à 6 mois.
CONCLUSION
Les plaines du Nord et les Monts Mandara constituent une zone touristique par excellence grâce à ses paysages naturels et ses villages traditionnels. Mais c’est aussi la moins développée car ses nombreux atouts ne sont pas exploités à bon escient. Exemple son potentiel agricole n’est exploité qu’à 40%.