Cours Philosophie Tle – Le marxisme – Télécharger PDF
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Qu’est-ce que le marxisme ?
Le marxisme
Karl Marx
C’est la philosophie de Karl Marx et le courant idéologique qui en découle.
C’est d’abord l’idée que l’infrastructure détermine la superstructure. C’est-à-dire que les productions spirituelles de la société (son « idéologie » : religion, philosophie, arts, école, etc.) sont déterminées par l’état matériel de cette société, c’est-à-dire son niveau de développement technologique et économique.
Ainsi au Moyen Age la technique est peu développée, c’est un monde paysan, ce système exige que tout le monde travaille dur. L’idéologie du mooment est donc la religion chrétienne (cet « opium du peuple »), qui affirme que l’homme est sur Terre pour souffrir et qu’il ne sera heureux qu’après la mort. Au XIXe siècle le système industriel affirme la liberté (notamment d’entreprendre), l’égalité et le droit de propriété. Ces « droits » sont les conditions de possibilité du marché économique libéral. Après la Seconde guerre mondiale, on découvre que la consommation est la condition de la survie de ce système. Alors l’idéologie, propagée par la publicité et les médias, affirme que le bonheur est dans la consommation, que pour être heureux il faut avoir une maison, une voiture, un frigo, une télé, des enfants et un chien : c’est le modèle de l’American way of life. La révolution correspondante est mai 68 : « Jouissez sans entraves ! »
C’est ensuite l’idée que les conflits sont le moteur de l’histoire. La société avance grâce aux antagonismes, notamment la lutte des classes qui oppose les pauvres (les travailleurs) et les riches (ceux qui détiennent le capital, les moyens de production). Dans la société bourgeoise ce conflit est de pire en pire car il y a de plus en plus de pauvres, ou prolétaires (c’est la prolétarisation) et ils sont de plus en plus pauvres (paupérisation). Le capitalisme court donc à sa propre perte. La révolution prolétarienne est inéluctable. Elle mènera à une dictature du prolétariat, état transitoire menant au véritable communisme, c’est-à-dire une société sans classes, sans propriété privée et sans Etat.
Cette vision de l’histoire peut sembler complètement utopique. Mais il faut reconnaître la justesse de l’analyse d’une tendance historique fondamentale. Le phénomène le plus fondamental de l’histoire humaine réside dans le progrès scientifique et technologique. Ce progrès rend possible la mécanisation qui entraîne mécaniquement (c’est le cas de le dire) un accroissement de la productivité et donc, à production égale, une diminution du temps de travail. Par conséquent les hommes travailleront de moins en moins (par une loi analogue à la loi psychologique fondamentale de Keynes). Keynes reconnaît d’ailleurs lui-même ce phénomène et s’interroge sur l’avenir de l’humanité, songeant que l’humanité va devoir apprendre à s’amuser, c’est-à-dire à profiter de la vie et de la liberté, car la contrainte économique (l’obligation de travailler) est en train de disparaître (cf. ce texte de Keynes). Plus près de nous, Jacques Attali fait le même constat : le travail libre et bénévole est en plein essor et constitue le modèle du travail de demain.
Un exemple très concret peut d’ailleurs illustrer cette dynamique : avec internet, le progrès technologique est tel que quelques individus peuvent produire des richesses (des connaissances et des informations) pour la planète entière, de sorte qu’une communauté de bénévoles s’y consacre et offre ce bien gratuitement à l’humanité. Wikipédia est un exemple précis et concret de cette évolution. Ainsi on peut espérer que des secteurs entiers de l’économie soient détruits, c’est-à-dire que du travail humain contraint et rémunéré soit remplacé par le travail des machines ou le travail libre de bénévoles. Du point de vue économique ceci ne constitue pas un mal mais au contraire un immense avantage, puisque les mêmes biens sont produits à un coût en travail moindre et un coût financier nul.
Pour en savoir plus, vous pouvez aller jeter un coup d’œil aux textes sur le marxisme.