Correction Epreuve zéro – Littérature – Probatoire A et ABI 2024-2025
Correction Epreuve zéro – Littérature – Probatoire A et ABI 2024-2025 – Correction épreuve zéro de littérature au probatoire A et ABI 2024-2025.
Sujet de type I : Contraction de texte
I- Résume : 9 pts
Ce texte comporte 510 mots. Vous le résumerez en 128 mots. Une marge de 13 mots en plus ou en moins sera tolérée. Vous indiquerez le nombre exact de mots utilisés à la fin de votre résumé.
Thème : la violence
Thèses : – La violence est causée par les images y relatives qui circulent dans les médias (bien que notée dans les premières lignes de son texte, cette thèse n’est pas partagée par l’auteur).
L’origine de la violence est intrinsèque en tout homme. Il naît avec cela en lui (avis de l’auteur).
Quelques éléments importants du texte :
Paragraphe1 : Avec les scènes de violences qui ont cours surtout dans les outils médiatiques, il importe d’identifier et d’étudier les modèles pouvant aider à canaliser cette attitude.
Paragragraphe2 : certes les médias contribuent à sa vulgarisation mais elle tire sa source dans le cadre familial ; les jeunes qui s’adonnent à la violence ne reproduisent que leurs aînées ou leurs aspirations aux programmes allant dans ce sens.
Paragraphe3 : Pour faire face à cette attitude, il ne faut pas l’ignorer mais plutôt l’avoir à l’esprit, ceci permet de l’entretenir et de le ménager avec d’autres comportements opposés qui sont en nous.
Paragraphe4 : Cela suppose une pédagogie adéquate qui permet d’être bien enseigné sur ce sujet afin de l’apprivoiser et éviter de sombrer dans la bestialité.
128 mots
II- Discussion : 9 pts
Bruno Bettelheim écrit : « La fréquence des images de violence au cinéma et sur les écrans de télévision encourage les accès de violence intempestifs ».
Pensez-vous que les faits de violence dans la société proviennent toujours des images de cinéma et de télévision ? Vous répondrez à cette question dans un développement argumenté illustré d’exemples précis tirés de vos observations de la société.
Problème : L’origine de la violence dans la société
Problématique : Les médias sont-ils responsables des scènes de violence observées dans notre quotidien ?
Plan possible :
I- Les médias (télévisions, cinéma…) comme instigateurs des scènes de violence
1- Les médias sont devenus des outils par excellence de la propagande des images et vidéos d’une violence extrêmes des films ou séries dans lesquelles la violence est à la fois physique (bagarre, maltraitance, mutinerie, tuerie) et psychologique.
Exemple : Certaines chaines diffusent des films dans lesquels on égorge des hommes sans état d’âme, comme c’est le cas dans les films d’action dans les chaînes comme Action ou New World cinema.
2- En plus de la diffusion, certaines chaînes invitent ouvertement les téléspectateurs à s’adonner à ces pratiques.
Exemple : Des chaînes comme Afrique média disent ouvertement dans une langue hautement violente d’être des rebelles et se soulever s’il le faut et même par la force contre toute domination. Cela suscite chez le spectateur une vive émotion de violence.
Transition : Il ressort de là que les médias participent dans la vulgarisation de la violence dans la société ; mais que dire des autres vecteurs?
II- Les causes de cette violence grandissante peuvent aussi être ailleurs
1- La violence vient aussi du milieu dans lequel on a grandi.
Elle peut se transmettre même de manière héréditaire
Exemple : un enfant qui a grandi dans un milieu où la violence est la chose la mieux partagée, il aura des penchants pour cela.
2- On assiste à des scènes de violence dans notre société parce qu’on esquive souvent d’enseigner sur cette notion ou on enseigne mal, on voit en la violence une exclusivité des hommes mauvais ou méchants or en réalité, tout être humain la possède.
Exemple : Un enfant qui dans son enfance était connu comme calme voire timide, et qui subitement commence à développer des gestes violents, il ne l’a pas appris mais les évènements ont
juste réveillé un sentiment qu’il avait déjà en lui.
III-Présentation : 2 pts
Sujet de type II : Commentaire composé
Situation du texte : Extrait de la pièce de théâtre La marmite de koka Mbala, le fragment textuel est situé dans la 4ème scène du 1er acte pendant laquelle le jeune Bitala est arrêté et conduit devant le chef pour avoir contemplé avec délectation la femme du grand féticheur et conseiller du roi Bobolo. S’il est devant le roi, alors sera-t-on en train de faire son procès ? Si tel est le cas, ne va-t-il pas se défendre ?
Et si ses propos parviennent à trouver un écho favorable, Bobolo devra-t-il pour autant se résigner et accepter l’outrage non seulement à son intimité mais aussi aux lois du village, lui en tant que parti civil, défenseur de la tradition ?
Proposition de plan :
Idée générale : Le procès de Bitala
Sujet de type III : Dissertation littéraire
Sujet : Parlant de la création littéraire Victor Hugo écrit : « Un livre est […] un engrenage. Prenez garde à ces petites lignes noires sur le papier, ce sont des forces. »
En vous référant aux œuvres lues ou étudiées, vous commenterez ce point de vue fondé sur l’influence de la littérature dans la société.
Solution
Reformulation : la littérature nous a montré ses limites quant à la résolution des problèmes des hommes. Elle ne fait que calmer au lieu de les éradiquer.
Problème : La fonction de la littérature ou l’influence de l’œuvre littéraire au sein de la société
Problématique : Que peut faire la littérature dans notre société?
Essai d’un plan développé :
I- La littérature a son rôle à jouer dans la grande mission sociale qui revient à tout homme : c’est tout le sens de l’engagement littéraire derrière ces mots couchés sur le papier.
1- Le littéraire a le devoir d’exposer à l’homme son monde dans toute sa vérité, ce qu’il a de plus répugnant, de plus abjecte. Il se doit de dénoncer ces fléaux qui ternissent l’image de la société et qui a fait régresser au niveau des animaux, caractérisée par la haine, la corruption, le vol, le viol… par les écrits des hommes comme Guy Menga dans La marmite de Koka Mbala, on fait face à l’animalité qui animent les vieux à tuer leurs propres enfants afin d’accéder et de demeurer au pouvoir sans aucune possibilité de transition. Cette mission de dénoncer la barbarie des uns sur les autres est le socle d’écriture de plusieurs écrivains qui ont fait de leur plume un moyen de dire tout haut ce que les autres pensent tout bas, d’où la fonction satirique (critique).
2- Pour continuer, l’art est un recueil de savoir, de sagesse ou de pédagogie. Lire c’est avant tout apprendre car l’une des missions de l’homme des lettres c’est enseigner, sensibiliser, faire connaitre ou distiller le savoir. Pour celui qui n’a pas de connaissance sur l’histoire du nationalisme du Cameroun, Hemley Boum dans Les maquisards, Max Lobe dans Confidences,
Lontouo Tatsa Martin dans La hache de guerre, Werewere Liking dans La mémoire amputée ou Patrice Nganang dans Empreintes de crabes… se présentent comme des pédagogues pour enseigner cette histoire peu connue de plusieurs Camerounais.
3- Terminons en disant que la littérature, loin des prétendus savoirs erronés, est la lumière qui guide le peuple vers le salut, elle cicatrise les plaies, elle libère l’homme de sa haine, de ses hantises, de sa cupidité ou son avarice. Pour se convaincre de cette mission salvatrice ou thérapeutique (cathartique), lisons L’avare de Molière, une pièce tragi-comique dans laquelle le dramaturge montre le délire d’un homme appelé Harpagon qui ne jure que par son argent car étant avare.
Face aux comportements déviants et égoïstes des hommes, Engelbert Mveng préconise la communion fraternelle dans son recueil de poèmes Balafon et Victor Hugo souhaite un monde où l’on est équitable dans la répartition des biens afin que les misérables puissent être épanouis.
Transition : vue sous cet angle, la littérature s’apparente à un gladiateur qui vient terroriser toutes les souffrances de l’homme. Mais comment comprendre que jusqu’ici l’homme continue-t-il de souffrir? La littérature a-t-elle échoué et s’avère-t-elle faible ?
II- L’œuvre est inefficace et n’aide pas dans la résolution des problèmes de l’homme
1- Tout artiste a pour souci principal de soigner l’apparence de son œuvre en tant que production artistique. Toute son attention est focalisée sur la beauté de sa production. Sauver l’homme est le cadet de ses soucis (si c’en est un pour lui). Ex : Quand David Mbanga se met à rédiger Ngum a Jemea , son intérêt premier est de respecter la poétique (règles, principes) du théâtre classique,
c’est-à-dire écrire en 5 actes avec un sujet emprunté à l’histoire réelle et la destinée du personnage qui est appelé à mourir. C’est cette esthétique qui est d’abord mise en avant. Il en est de même pour André Brink qui s’est adapté d’abord à la poétique du roman avant de produire l’histoire de l’apartheid dans Une saison blanche et sèche : il s’est dit avant tout qu’il fallait constituer un poème en 14 chapitres repartis en 3 parties. Ce qui importe c’est la beauté de l’art et non de sauver ou d’enseigner la société.
2- De plus, la littérature a montré son incapacité et son inefficacité face aux difficultés de la vie humaine dans le sens où sa matière première pour la plupart des cas c’est l’imagination. Elle déconnecte par-là l’homme de la réalité en le plongeant dans un univers de rêve et de chimère au lieu de lui présenter sa triste condition. Par exemple, Jean Lafontaine dans Les fables traine ses lecteurs dans un monde utopique où les animaux parlent et agissent, ce qui dépayse complètement ces derniers et leur donne de rêver en oubliant leur vécu quotidien. On pourrait se demander comment résoudre les problèmes réels en plongeant l’humain dans un sommeil et le faire voyager dans la fiction.
3- Pour finir, l’œuvre d’art peine à sortir l’homme de ses ruines parce qu’elle se donne pour mission de divertir. Le littéraire devient à ce moment un clown de cirque qui ne sait que faire rire au lieu de poser sérieusement les problèmes qui préoccupent son semblable. Au lieu de poser les véritables soucis de l’homme, Eugène Ionesco préfère plutôt affirmer que « le rire c’est le propre de l’homme car l’esprit s’y libère des apparences », une façon de fuir la réalité, ce qui va amener Jean-Paul Sartre à confesser l’impuissance de la littérature en ces mots : « Longtemps j’ai pris ma plume pour une arme, aujourd’hui je reconnais son impuissance », un aveu de faiblesse qui n’est pas surprenant quand on sait qu’il y a un temps de prendre les taureaux par les cornes au lieu de s’amuser.