Infos Gendarmerie nationale de Côte d’Ivoire
Infos Gendarmerie nationale de Côte d’Ivoire
Histoire
Avant l’indépendance, la gendarmerie française est présente dans la colonie ivoirienne à partir du début des années 1930. La première brigade est créée à Abidjan en 1932. D’autres brigades sont implantées par la suite le long du réseau ferroviaire (Agboville, Dimbokro, etc.) pour prévenir d’éventuels actes de sabotage avant l’essaimage dans les principales villes de la colonie. L’année 1946 voit la création de l’Escadron 1/1, mère des unités de gendarmerie mobile et basé à la caserne d’Agban, toujours à Abidjan.
À partir de 1958, sous le régime de la Communauté, la gendarmerie française encadre les premiers éléments de la Garde républicaine ivoirienne, force de police, essentiellement destinée au maintien de l’ordre.
En 1960, à l’avènement de l’indépendance, la Garde républicaine, forte de 500 hommes, première force armée composée exclusivement de nationaux, se mue en Gendarmerie nationale en s’inspirant du modèle français et adoptant la devise « pro patria, pro lege » (pour la patrie, pour la loi). Son premier commandant, le capitaine Moussa Sanon, dispose de 4 compagnies de gendarmerie départementale rassemblant 54 brigades et de 4 escadrons de gendarmerie mobile. En 1961, une école de gendarmerie est créée à Abidjan en vue de la formation rapide de corps de gendarmes. En 1979, avec la création de l’escadron blindé, la gendarmerie ivoirienne est la première du continent à être équipée de VAB. D’autres unités spécialisées sont mises sur pied durant les années suivantes : l’Unité d’Intervention de la Gendarmerie nationale (UIGN) en 1981, le centre cynophile de la gendarmerie à la base aérienne de Bouaké en 1985, le Groupe de Sécurité Aéroportuaire (GSA) en 1990 et le Groupe de Sécurité Portuaire (GSP) en 1992. À partir de 2002, la Gendarmerie nationale ivoirienne est confrontée à la crise de l’Ivoirité et à une crise politico-militaire dérivant en guerre civile qui divise le pays en deux. La devise de la gendarmerie ivoirienne Pro Patria, Pro Lege – pour la patrie, pour la loi – montre le double engagement de la gendarmerie au service de la Nation et de la Loi.
Organisation
La gendarmerie a une organisation verticale à deux niveaux de responsabilité : le Commandement supérieur, organe central, et les structures territoriales.
Une réforme de l’organisation des forces armées et de la gendarmerie nationale est en cours. Elle devrait conduire à la création de 4 régions de gendarmerie implantées à Abidjan, Bouaké, Korhogo et Daloa. Chaque région de gendarmerie devrait engerber une légion de gendarmerie mobile.
Organisation centrale
Le Commandement supérieur est organisé en bureaux :
• le bureau organisation emploi (BOE) ;
• le bureau des ressources humaines (BRH) ;
• le bureau logistique (B.LOG) ;
• le bureau des télécommunications et de l’informatique (BTI) ;
• le centre administratif et technique de la gendarmerie (CATG).
Le Commandant supérieur est secondé par un officier général, le Commandant supérieur en second et dispose d’un cabinet.
Le Commandement supérieur de la Gendarmerie nationale ivoirienne est situé dans le quartier du Plateau, centre des affaires d’Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire.
Les écoles de gendarmerie (Les deux écoles de formation de sous-officiers d’Abidjan et de Toroguhé, le cours d’application des officiers d’Abidjan), les unités formant corps comme le groupe de documentation et de recherches ou le groupe d’intervention et de sécurité sont directement placées sous l’autorité du Commandant Supérieur.
Organisation territoriale
Au plan territorial, la gendarmerie est organisée en 7 légions, elles-mêmes se déclinant en compagnies de gendarmerie départementale et en escadrons de gendarmerie mobile. À l’exception d’Abidjan qui comprend une légion de gendarmerie mobile et une légion de gendarmerie départementale, les légions de l’intérieur du pays regroupent à la fois des unités mobile et départementale.
Les formations de la Gendarmerie nationale sont réparties sur tout le territoire de la République ivoirienne dans le cadre de l’organisation administrative et judiciaire. La gendarmerie départementale comprend :
• 7 légions. À l’exception d’Abidjan qui comprend une légion de gendarmerie mobile et une légion de gendarmerie départementale, les légions de l’intérieur du pays regroupent à la fois des unités mobile et départementale ;
• 24 compagnies ;
• 154 brigades territoriales.
Formations spécialisées
• La gendarmerie mobile est dédiée au maintien et au rétablissement de l’ordre. Elle constitue l’ossature de la défense intérieure. Elle compte 22 escadrons.
• Le Groupe d’Escadrons Blindés (GEB).
• L’Unité d’Intervention de la Gendarmerie nationale (UIGN), inspirée du GIGN français.
• L’Escadron de Protection des Hautes Personnalités (EPHP).
• La Section de Recherche.
• Le Groupe de Sécurité du Port (GSP).
• La brigade de sécurité.
Missions
La Gendarmerie nationale de Côte d’Ivoire est une force militaire instituée pour veiller à la sûreté publique, au maintien de l’ordre et à l’exécution des lois, dans le but de protéger les institutions, les personnes et les biens. Placée sous l’autorité directe du ministre de la Défense, elle accomplit trois types de mission :
• les missions de type civil : police administrative et police judiciaire ;
• les missions militaires : police militaire, défense opérationnelle du territoire ;
• les missions diverses : par exemple les demandes de concours.
Personnel
La gendarmerie a un effectif de 18 000 hommes dont 500 officiers.
Les officiers sont recrutés suivant trois voies :
• le recrutement direct destiné aux jeunes officiers issus des écoles de formation d’officier d’active, de l’armée de Terre de la Marine nationale ou de l’armée de l’Air ;
• le concours semi-direct destiné aux anciens sous-officiers de gendarmerie ;
• le test d’aptitude au grade d’officier pour les sous-officiers du grade d’adjudant ou d’adjudant-chef.
Les officiers reçoivent principalement leur formation de base en Côte d’Ivoire. Cependant, certains sont formés dans des pays amis comme la France, le Sénégal, le Maroc et le Bénin.
Les sous-officiers sont recrutés par voie de concours organisé par le ministère de la Défense. Ils effectuent une scolarité de deux années dans les écoles de gendarmerie d’Abidjan ou de Toroguhé. Sur le plan judiciaire, les militaires de la gendarmerie sont officiers de police judiciaire (OPJ) ou agent de police judiciaire (APJ). Les premiers sous-officiers féminins sont recrutés à partir de 2015. La gendarmerie ne compte pas d’appelés de contingent dans ses rangs.
La Gendarmerie nationale est caractérisée par l’implantation de casernes sur toute l’étendue du territoire abritant les unités et dans la majorité des cas les familles des personnels.
Organismes de formation
La gendarmerie ivoirienne dispose de deux écoles de formation :
• l’école de gendarmerie de Toroguhé forme uniquement des sous-officiers ;
• l’école de gendarmerie d’Abidjan assure à la fois la formation des sous-officiers et celle des officiers au cours d’application des officiers.
Principaux équipements
• Armement : armes de poing PA MAC 50, PA MAB P 15, PA Glock, revolver MR13, Smith and Wesson, Taurus, Mini Uzi – armes de précision automatique Vector MNSS, sniper Dragonov, SIG 542 de 7,62 mm tireur d’élite – armes d’assaut fusil calibre 12 à pompe modèle 30 R-ARMSCOR canon court crosse coupée ; PM MAT 49 ; SIG 540 ; SIG 542 ; COIT M16 ; Kalachnikov crosse fixe (AK47), T56, T56-1, T56-2, T81-1 – armes d’appui AA 52, FM T80, Mitrailleuse russe 12,7 mm, Mitrailleuse KPVT 14,5 mm, RPG7, Mortier de 60 mm, 81 mm, 82 mm, ZU 23-2, ZU 23-4.
• Véhicules : Toyota double cabine 4×4, Nissan double cabine 4×4, Toyota 4×4, Nissan 4×4, Hyundai 4×4, Hyundai autocar, KIA 4×4, Ford double cabine 4×4, Mitsubishi double cabine 4×4 – véhicules tactiques : Peugeot P4, Acmat/VLRA, Acmat/ALTV, Toyota Land Cruiser, TRM 2000 – motocyclettes : BMW 1200, Yamaha FJR 1300 – engins blindés VAB, ELAND, RG12, MAMBA, BTR 80, BRDM, BMP-1,
• Moyens nautiques : bateau gonflable Zodiach, vedettes de 12 m Beacher.
Coopération
La gendarmerie ivoirienne entretient d’excellentes relations avec la gendarmerie française ainsi que les États membres de la CEDEAO, notamment les États membres de la CEDEAO. Cette coopération se traduit par un soutien constant de la France en formation par des échanges de stagiaires avec les gendarmeries africaines. Par ailleurs, elle est membre de l’Organisation des gendarmeries africaines (OGA) et participe régulièrement aux différentes rencontres.