Sujet bac ES France – Annale SES 2013 – spécialité économie approfondie
BACCALAURÉAT GÉNÉRAL, Sujet bac ES France – Annale SES 2013 – spécialité économie approfondie, SESSION 2013 SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES ENSEIGNEMENT DE SPÉCIALITÉ Économie approfondie Série : ES
Durée de l’épreuve : 1 heure – Coefficient : 2
L’usage de la calculatrice est interdit.
Le candidat traitera, au choix, l’un des deux sujets suivants.
Il est demandé au candidat de répondre à la question posée par le sujet :
- en construisant une argumentation ;
- en exploitant le ou les documents du dossier ;
- en faisant appel à ses connaissances personnelles.
II sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l’expression et du soin apporté à la présentation.
Ce sujet comporte un document.
Comment peut-on expliquer la mise en place de la politique de la concurrence ?
DOCUMENT
Partout où un pouvoir de monopole fait apparaître des rentes1, il se produit une grosse distorsion2 dans l’économie. Les prix sont trop élevés, et les acheteurs passent du produit monopolisé à d’autres biens. Il est à noter que, bien que les États-Unis prétendent être une économie très concurrentielle, certains secteurs continuent manifestement à moissonner des surprofits3. […]
Quand la concurrence est très restreinte, son effet réel est souvent le gaspillage, car les concurrents luttent pour être celui qui pourra exploiter le consommateur. […] Nous voyons des preuves de recherche de rente dans les dépenses massives de recrutement de clients pour les cartes de crédit ou les téléphones mobiles. L’objectif ici devient d’exploiter les clients le plus possible et aussi vite que l’on pourra, par des commissions et des facturations qui ne sont ni compréhensibles ni prévisibles. Les compagnies font de gros efforts pour rendre difficile toute comparaison des coûts d’utilisation entre deux cartes de crédit, car, si cette opération était possible, elle stimulerait la concurrence, et la concurrence érode4 les profits. Les entreprises américaines, elles aussi, doivent payer beaucoup plus aux compagnies de cartes de crédit que les firmes d’autres pays qui ont su freiner certaines de ces pratiques anti-concurrentielles – et les coûts plus élevés que subissent nos entreprises sont transférés aux consommateurs américains, ce qui diminue leur niveau de vie.
Il en va de même pour les téléphones mobiles : les Américains paient des tarifs plus élevés et sont moins bien servis que les habitants de pays qui ont réussi à créer un marché plus authentiquement concurrentiel.
Source : Le prix de l’inégalité, STIGLITZ Joseph E., 2012.
1 Rente de monopole: bénéfice durable obtenu par une entreprise en situation de monopole.
2 Distorsion : déformation, déséquilibre.
3 Surprofits : profits supplémentaires dus à un pouvoir de marché.
4 Éroder : ici, réduire.
Ce sujet comporte un document.
Quelles sont les caractéristiques de la globalisation financière ?
DOCUMENT
La circulation internationale des capitaux est devenue depuis quelques décennies la face la plus visible de la globalisation financière. […] [Les mouvements internationaux de capitaux] augmentent alors non seulement plus vite que l’activité, mais aussi que le commerce international, dont la progression est pourtant rendue particulièrement dynamique par l’intégration des régions émergentes1 dans l’économie mondiale. […] Cette phase d’intensification de la circulation internationale des capitaux a été ainsi étroitement liée à la place accrue des marchés financiers dans les économies occidentales.
[…] Les mécanismes de l’intermédiation financière ont profondément évolué. Longtemps, cette intermédiation est passée par les seules banques. Celles-ci collectent l’épargne, pour la plus grande part sous forme de dépôts à court terme, et accordent des crédits, sous forme surtout de prêts à long terme. Elles sont ainsi amenées à prendre différents types de risques (de taux d’intérêt, de liquidité, de crédit…) et, dans ce domaine, le développement des marchés leur a apporté un appui appréciable : il a considérablement élargi les circuits de financement direct en même temps qu’il a rendu possible la circulation des risques liés aux financements accordés. […] Grâce à l’essor des marchés de prêts « titrisés »2, des acteurs autres que les banques ont pu financer les prêts octroyés à des ménages ou à des collectivités locales et aussi porter une partie, voire la totalité, des risques associés. […] En quelques années, les cadres de l’intermédiation financière traditionnelle ont ainsi littéralement éclaté : des assureurs, des fonds de pensions3, des fonds d’investissement4… ont, à la place des banques, pris en charge le financement et les risques d’une grande part des prêts distribués.
Source : « La régulation financière en débat. Peut-on revenir sur la globalisation financière ? », Comprendre les marchés financiers, Cahiers français n° 361, BRENDER Anton, PISANI Florence, Mars-avril 2011.
1 Régions du monde en développement et en croissance rapide.
2 Transformation des crédits en actifs financiers.
3 Institutions qui collectent et placent l’épargne des futurs retraités. 4 Institutions qui investissent dans des sociétés sélectionnées selon certains critères.