Le futur n’existe -t-il que dans la pensée – Sujet corrigé de philosophie – Niveau Terminale A,C,D,E
Le futur n’existe -t-il que dans la pensée – Sujet corrigé de philosophie – Niveau Terminale A,C,D,E
LE FUTUR N’EXISTE-T-IL QUE DANS MA PENSEE ?
Sous-entendu : ça paraît aller de soi mais ce n’est peut-être pas le cas !
Distinguer temps mathématique et temps vécu : l’un existe hors de moi et pas dans ma pensée, l’autre n’existe que dans ma pensée
Pensée :
- est-il subjectif ? de l’ordre du vécu personnel, ce qui est imaginé, espéré, etc. ?
- est-il uniquement le propre de l’homme, une des caracétristiques de son esprit ?
J’ajouterais pour la problématique : « ou bien peut-on dire le futur est prévisible, donc, indépendant de ma pensée, déjà plus ou moins inscrit dans le présent ? » (cf. dans le cours sur la liberté le démon de Laplace : le déterminisme universel)
Enjeu : notre liberté ! si le futur est déjà plus ou moins (virtuellement) présent dans le présent, alors à quoi bon faire des projets ? Est-ce que je subis le temps, ou bien est-ce que je fais le temps ?
Ceci dit, ici, attention : prendre toujours le soin de revenir au terme de « futur » quand vous parlez du « temps », car sinon vous généralisez trop le sujet !
NB : pour ce sujet très difficile que je vous envoie parce qu’il est tombé cette année au bac L en Inde je crois, j’ai « convié » les notions de : liberté, histoire, perception, vérité scientifique
- Ici, distinguer les trois dimensions du temps et préciser que le futur paraît effectivement être la dimension du temps qui ne peut avoir d’existence hors de nos pensées
- Le temps : cf. flèche du temps : écoulement qui va du passé vers l’avenir en passant par le présent ; à la limite on pourrait dire que ces trois dimensions du temps, si je me réfère à St Augustin, n’existent que dans ma pensée :
- Le passé n’est plus : je n’en ai que des souvenirs
- Le présent à peine présent finit par disparaître
- Le futur n’est pas encore : il n’existe que dans mon imagination, j’espère, j’attends, etc. ; j’imagine à partir du présent, voire du passé, ce qui va se passer (que ce soit moi ou que ce soit, parfois, le politique quand il essaie de tirer des leçons de l’histoire)
- Mais comment dire que ces dimensions du temps, le passé, et le présent, n’existent que dans ma pensée
? Seul le futur paraît en effet exister que dans ma pensée car il n’a pas d’existence du temps : c’est ce qui « sera », point…
- Cf. traces du passé : cours histoire : nous avons des traces objectives du passé, cf. témoignages, journaux, ruines, etc. Le passé n’existe pas seulement dans notre pensée sauf à dire que le travail de l’historien n’est qu’interprétation subjective (au sens d’arbitraire).
- Le présent : cours perception : sensations, communes : nous sommes aujourd’hui tous en train de lire ce corrigé par exemple, donc, à moins d’être fou (cf. Descartes) ou d’imaginer un malin génie (cf. encore Descartes), ou encore d’être idéaliste comme l’était Berkeley, le présent existe ailleurs que dans nos pensées (même si ce présent est « reçu » par des sensations, etc.)
- Le futur, lui, n’existe effectivement pas ailleurs que dans ma pensée, sous la forme de l’imagination – sauf dans les films de science-fiction ou dans les salons des voyantes !
- Problème posé par I : pourtant, n’avons-nous pas parlé de l’homme politique qui parfois tire des leçons du passé ? et si la voyante prédit de façon sans doute non scientifique, la science ne parvient-elle pas à prévoir (pas prédire !) l’avenir, ce qui sera ? Dès lors, le futur n’est-il pas plus ou moins déjà là, « en puissance » dans le présent et même dans le passé ?
- Cf. science aujourd’hui : efficace : les théories scientifiques permettent de savoir, à partir de ce qui a été, de ce qui est, ce qui sera ! Cf. prédictions : si nous avons constaté que l’eau bout à … de multiples fois, dans des conditions différentes, alors, l’eau va toujours bouillir à … (vous aurez reconnu l’induction : vous pouvez la critiquer mais dire que de toute façon dans la majorité des cas, la science, « ça marche »)
- Cf. la notion de déterminisme universel dans le début du cours sur la liberté : un esprit suffisamment puissant verrait à la fois le passé, le présent, mais aussi le futur (cf. existence de lois de la nature) ; le futur est plus ou moins déjà là alors !
- Pourquoi pas la philo de l’histoire de Hegel : l’humanité toute entière va vers une fin qui serait objective… certes pas déjà là mais qui est « en puissance » déjà là… (plus difficile)
- Problème posé par II : le futur, s’il est plus ou moins déjà là, n’est alors pas la dimension du temps qui correspond à ma liberté, à mes projets ?
- Cf. critique de type sartrienne (déjà abordée dans le corrigé sur le temps distribué précédemment en classe)
- Cf. critique alors, du déterminisme universel, et pourquoi pas de la science (l’induction) ?
- Et puis dire que de toute façon le temps de la science est mathématique et ne correspond pas au temps vécu : le temps est plutôt proprement humain que objectif, « en soi »…