Cours de géographie en 3e France – Les contrastes territoriaux à l’intérieur de l’Union européenne
En classe de 3e en France, le programme du cours de géographie propose d’étudier les bases de la géographie de la France et de l’Union européenne. L’élève acquiert une vision globale de la France, à travers ses dynamiques, la diversité de ses territoires et son intégration au sein de l’espace politique communautaire européen.
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Les contrastes territoriaux à l’intérieur de l’Union européenne
Sous la dénomination d’« Union européenne » se cache une mosaïque d’États variés, que ce soit culturellement, historiquement, politiquement ou économiquement. Néanmoins, l’adhésion aux institutions de l’UE permet un traitement transnational des défis qui se posent et une entraide importante destinée à rééquilibrer les forces intrinsèques d’une Union qui reste multiple.
1. De fortes inégalités entre les territoires
a. Des disparités géographiques et culturelles
Grâce à son extension, l’Union européenne abrite des climats et des territoires d’une grande variété, avec un Sud montagneux qui s’oppose aux grandes plaines du Nord. Les paysages de l’UE ne sont donc pas uniformes, pas plus que la population qu’elle abrite, notamment en raison de son histoire.
Doc. 1. Les contrastes climatiques du continent européen |
La population de l’UE recèle des cultures, des religions et des langues très différentes. On y dénombre ainsi 24 langues officielles et 60 langues régionales.
b. De forts contrastes économiques
Les écarts de richesse sont également très nombreux. Avec un PIB de 9 milliards de dollars, Malte est par exemple bien moins loti que l’Allemagne (PIB de 2 900 milliards). De manière générale, l’écart est flagrant entre les plus anciens membres, situés en Europe de l’Ouest, et les membres les plus récents d’Europe orientale. Ces inégalités tendent également à s’accroître à la fois sous l’effet de l’adhésion d’États plus pauvres, et également sous l’effet de la mondialisation qui, en mettant en concurrence entre eux l’ensemble des pays, creuse les écarts socio-économiques à l’intérieur même de l’UE.
2. Réduire les inégalités territoriales
a. Des politiques de rééquilibrages
Si la diversité culturelle ou linguistique de l’Union fait partie intégrante de son identité, la volonté de réduire les écarts de développement et de richesse entre les pays membres est affirmée. À cet effet, des politiques de rééquilibrages de plusieurs formes et à plusieurs échelles sont votées :
– soutien financier aux régions en difficultés (anciennes régions industrielles par exemple) ou en reconversion,
– subventions aux territoires enclavés, périphériques ou ruraux,
– financements d’axes de communications stratégiques,
– rénovation urbaine de quartiers en difficulté…
Cette politique de cohésion des territoires est elle-même financée par le Fonds européen de développement régional (FEDER) et par le Fonds social européen (FSE), tous deux alimentés par les États membres à hauteur de leur PIB.
b. L’impact de la crise financière
Bien qu’importantes, ces politiques de rééquilibrages ont néanmoins des résultats limités, tant les écarts restent importants. Les disparités restent par exemple fortes entre les territoires les plus intégrés à la mondialisation, et ceux qui en sont plus éloignés.
Mais depuis 2009, c’est la crise de la dette qui menace l’équilibre déjà fragilisé des États membres de l’UE. Cette crise a en effet mis en évidence l’importance colossale des dettes des États (la Grèce est par exemple endettée à hauteur de plus de 150 % de son PIB, et l’Italie 120 %) et la nécessité pour l’Union européenne de coordonner son action pour aider les pays en difficulté. La crise ne perd néanmoins pas en ampleur et en juin 2012, c’est au tour de l’Espagne de demander une importante aide financière aux institutions européennes pour sauvegarder son système bancaire. L’importance de cette crise remet en cause le mode même d’intervention de l’UE et les États membres hésitent aujourd’hui entre une plus grande intégration européenne ou au contraire un retour à plus de souveraineté nationale.
3. Une Europe contrastée
En dépit de profondes diversités nationales, trois ensembles géographiques distincts organisent l’espace européen.
a. Un pôle économique historique
Le premier de ces pôles est historiquement le plus ancien. Il est constitué des espaces moteurs de l’Union européenne et de ses membres fondateurs, soit plus généralement le Nord-Ouest de l’Union.
Organisé par un arc urbain quasi continu s’étalant de Londres à Milan en passant par Paris et Francfort, il abrite les sièges sociaux des plus grandes entreprises, les fonctions de commandement et les espaces les plus riches de l’UE. Son réseau de transports (ports, aéroports internationaux) est dense et bien relié à l’archipel métropolitain mondial, c’est-à-dire l’ensemble des grandes villes mondiales motrices de la mondialisation (Tokyo, New York).
Doc. 2. Les principaux axes de communication européens |
b. L’Europe des petites exploitations
Le second ensemble désigne plus largement l’Europe méditerranéenne. Victimes de la captation du marché maritime européen, par où transite l’essentiel du commerce mondial, par les ports de la Northern Range (Rotterdam, Hambourg…), ces territoires sont moins bien reliés à l’espace mondialisé, et sont par conséquent plus en retrait. C’est également l’Europe des petites exploitations et des PME ; l’économie souterraine, en partie responsable de la crise de certains États comme la Grèce, y est importante.
c. L’Europe récemment intégrée
Le dernier ensemble est constitué des pays d’Europe centrale et orientale, dits PECO, plus récemment intégrés et encore en difficulté économique. Principaux bénéficiaires des fonds de développement européen, ces pays sont mal intégrés à la mondialisation mais profitent, à l’image de la Pologne, de l’attractivité du marché intérieur européen. Certains d’entre eux connaissent ainsi une croissance forte et continue en attirant investisseurs et délocalisations motivées par une rémunération de la main-d’œuvre plus avantageuse.
L’essentiel
Différents par la langue, la culture et la population, les pays de l’Union européenne constituent également des ensembles contrastés par leur intégration plus ou moins complète à l’espace mondialisé. Si des politiques de rééquilibrages visent à atténuer les écarts de richesse et de développement constatés au sein de l’Union, les effets récents de la crise financière mettent à mal le modèle traditionnel d’intervention de l’UE auprès de ses États membres et risquent de creuser davantage des déséquilibres économiques aujourd’hui criants.