Cours de langue Française – La sémantique
Cours de langue Française – La sémantique: La sémantique est une branche de la linguistique qui étudie les signifiés, ce dont on parle, ce que l’on veut transmettre par un énoncé. Le support de la sémantique, la syntaxe, concerne pour sa part le signifiant, sa forme, sa langue, sa graphie, sa grammaire, etc. ; c’est la forme de l’énoncé.
III.1 Les mots et leurs significations
On appelle polysémique (du grec polus : nombreux et séma : le sens) un mot qui peut avoir plusieurs sens.
Exemple : le mot filet peut désigner :
• Un écoulement fin et continu (un maigre filet d’eau s’écoulant par la fente).
• Un morceau de viande (le filet de bœuf est ma viande préférée)
• Un instrument de pèche (les filets)
• Un moyen de rapporter ses courses (ce filet à provisions est décidément trop petit)
• Un article de sport qui est pour le tennis, le basket ou le trapèze (il doit monter d’avantage au filet pour vaincre son adversaire).
III.2 Le champ sémantique
Les termes polysémiques représentent la grande majorité du vocabulaire Français. En effet, de nombreux termes ont un sens propre et un ou plusieurs sens figurés.
L’ensemble des sens que peut prendre un mot constitue ce qu’on appelle son champ sémantique.
Exemple : le champ sémantique de l’adjectif vert est constitué de : «de couleur verte », « pas encore mûr », « encore vaillant».
III.3 Les Antonymes et les Synonymes
III.3.1 Les antonymes :
On appelle antonymes des mots qui ont des sens contraires. Le mot antonyme dérive du mot grec anti (contre) et onymos (le mot, le nom).
Exemple : Partir / Rester ; Gros / Maigre
On peut exprimer l’idée de contraire :
• Par l’emploi de termes qui s’excluent forcement
Exemple : anglophile / anglophobe
• Par l’utilisation de préfixes négatifs du type in (im), mal, anti, dés…
Exemple : approuver / désapprouver ; habile / malhabile; constitutionnel / anticonstitutionnel
Des préfixes négatifs différents accolés à un même mot aboutissent à des sens différents.
Exemple : propre / malpropre (sale) / impropre (à la consommation)
Attention : Lorsque les mots ont plusieurs sens, ils ont aussi plusieurs antonymes ; du fait même de leur polysémie. C’est alors l’examen du contexte qui vous permet de choisir.
Exemple: Le pain frais (antonyme : Rassis), l’eau fraîche (antonyme : chaude), les fleurs fraîches (antonyme : fanées), le poisson frais (antonyme : avarié, pourri), les légumes frais (antonyme: en conserve)
III.3.2 Les synonymes
On appelle synonymes des mots de même classe grammaticale ayant un sens identique ou très proche
Exemple : drôle, comique, amusant…
On rencontre peu de vrais synonymes. Il s’agit le plus souvent de mots ayant des sens voisins, mais avec des nuances de signification.
La plupart du temps, les synonymes reflètent des niveaux de langue différents.
Exemple : sympa : gentil, affable, aimable
Exemple : plainte : gémissement, doléance, complainte, jérémiade
Les synonymes apportent une idée de jugement. (Test le contexte qui indique la nuance, le sens
Exemple : roublard, rusé, malin (du négatif au positif)
Exemple : rougeaud, rougeâtre, rouge (du négatif au positif)
III.4 Les homonymes et paronymes
Il arrive que des mots qui se prononcent de la même manière aient des sens différents, on parlera alors d’homonyme. Lorsque leur prononciation n’est que très légèrement différents, et donc source d’erreur, on parlera des paronymes
III.4.1 Les homonymes
On appelle homonymes des mots qui se prononcent de la même façon, mais qui ont des sens différents.
Exemple : chair / chaire / chère / cher… ; vœux / veut.
Certains homonymes s’écrivent de la même façon. Ce sont des homolographes. L’orthographe et le contexte permettent d’éviter les confusions.
Exemple : Pie (n.f) : l’oiseau. Deux pies se posèrent ensemble devant lui (J.Gracq).
Pie (adj. F) : pieuse. Ils ne croyaient à la punition des crimes, ni à l’éternelle récompense des œuvres pies.
Pis (n.m) : mamelle. C’est une berrichonne de petite race, aux pis allongés, aux sabots fourchus… (Courteline, la vache).
Pis (adv.) : plus mal les choses allaient de mal en pis (Guillaumin).
Pis (adj.) : plus mauvais. Ce fut bien pis quand elle décida de monter à cheval (J. de Lacretelle).
III.4.2 Les paronymes
On appelle paronymes des mots différents mais qui présentent certaines similitudes de présentation.
Exemple : éruption / irruption; recouvrir / recouvrer; raisonner / résonner; conjoncture / conjecture ; emprunt/ empreint ; éminent! imminent.
III.5 La dénotation et la connotation
Les mots ne sont pas toujours employés dans leur sens le plus courant, ils comportent parfois des significations sous-entendues.
iii.5.1 – Qu’est-ce que la dénotation et la connotation ?
La dénotation ou sens dénotatif d’un mot est son sens commun employé sans sous-entendu, c’est un sens donné par le dictionnaire.
La connotation ou sens connotatif d’un mot, d’une expression est un sens sous-entendu qui vient s’ajouter au sens commun. Une connotation n’est pas complètement exprimée. On dit qu’elle est implicite.
Exemple : blanc signifie stérile ; innocence, candeur…
III.5.2- Comment comprendre une connotation ?
Pour comprendre une connotation, il faut retrouver le sens sous-entendu par l’auteur. Cette interprétation s’opère par la lecture attentive du texte, par association des idées et au moyen de connaissance sur le sujet, sur l’auteur et de connaissance historique.
La connotation peut dépendre :
a) De l’intention de l’auteur, celle-ci se déduit du contexte de la connotation.
b) Du contexte historique et social qui a vu la création de l’œuvre ou du texte concerné.
Remarques : la connotation peut être signalée par des suffixes péjoratifs ou laudatifs.
Exemple : l’adjectif bleuâtre désigne un bleu approximatif : la connotation du suffixe est péjorative.
En revanche, l’adjectif brillantissime, signifiant très brillant, est valorisant : la connotation du suffixe est laudative.
c) À l’écrit, les guillemets marquent parfois la connotation.
Exemple : un « petit » cadeau peut être en réalité un gros cadeau
III.5.3 Le champ lexical
Les mots d’un texte sont choisis par l’auteur pour évoquer une idée, une réalité, un phénomène. L’ensemble des mots relatifs à un même terme s’appelle un champ lexical.
III.5.3.1 Comment reconnaître un champ lexical ?
Le champ lexical est l’ensemble des mots et d’expressions se rapportant à un même domaine, une réalité, un même phénomène.
Un mot ou une expression peut appartenir à plusieurs champs lexicaux.
Un mot peut appartenir à un champ lexical par sa connotation, c’est-à-dire par le sens sous-entendu qu’il prend en fonction du texte.
III.5.3.2- Comment interpréter un champ lexical.
Le champ lexical dominant peut être un indice du thème d’un texte. Il peut se subdiviser en champ plus spécialisé et marqué ainsi la progression du thème.
Les champs lexicaux peuvent se compléter.
Ils peuvent aussi s’opposer