Sujet bac ES France – Annale SES 2014 – spécialité sciences sociales et politiques
BACCALAURÉAT GÉNÉRAL – Sujet bac ES France – Annale SES 2014 – spécialité sciences sociales et politiques
SESSION 2014 SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES ENSEIGNEMENT DE SPÉCIALITÉ Sciences sociales et politiques Série : ES
Durée de l’épreuve : 1 heure – Coefficient : 2
L’usage de la calculatrice est interdit.
Le candidat traitera, au choix, l’un des deux sujets suivants.
Il est demandé au candidat de répondre à la question posée par le sujet :
- en construisant une argumentation ;
- en exploitant le ou les documents du dossier ;
- en faisant appel à ses connaissances personnelles.
II sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l’expression et du soin apporté à la présentation.
Ce sujet comporte un document.
En quoi les groupes d’intérêt influent-ils sur le fonctionnement de la démocratie ?
DOCUMENT
Au début de ce siècle, la politique agricole française se caractérise d’abord par une volonté politique de présence dans les campagnes, comme l’atteste la création, en 1881, du ministère de l’Agriculture. Dès lors que, dans le modèle de développement adopté par la France, l’agriculture n’était pas considérée comme un débouché industriel ou un réservoir de main-d’œuvre, une politique visant à maintenir les équilibres ruraux s’imposait […]. Cette politique agricole est celle de la France jusqu’en 1940. En effet, à la Libération, le rôle économique et social de l’agriculture doit changer : elle devient un secteur productif intégré à l’économie nationale dont on attend qu’il soit à la fois un débouché de l’industrie et un réservoir de main-d’œuvre susceptible d’alimenter l’industrialisation. […] C’est le changement de régime de 1958, avec l’arrivée du général de Gaulle, qui va constituer la « fenêtre politique » décisive […]. C’est alors qu’intervient la « découverte » par le gouvernement des thèses du CNJA*, une organisation dont la légitimité dans le milieu paysan n’est pas contestable et qui propose une vision de l’agriculture exactement conforme à ce dont le Premier ministre a besoin : priorité à la modernisation et à l’agrandissement foncier, encouragement au départ des agriculteurs en « surnombre », des thèmes qui s’intègrent parfaitement dans les perspectives générales définies par le gouvernement […]. Dès lors, les choses peuvent aller très vite. Au printemps 1960, une série de réunions confidentielles réunissent les représentants du gouvernement et l’état-major du CNJA […]. De ces réunions va naître un projet de loi d’orientation qui, adopté par le Parlement le 5 août 1960, modifie de fond en comble les données de la politique agricole française […]. La politique de modernisation est donc mise en œuvre à travers un dispositif original faisant une place importante aux organisations agricoles, notamment pour ce qui concerne la politique des structures au niveau départemental […]. C’est à partir de cette époque que, pour une quinzaine d’années, se met en place un système de cogestion corporatiste de la politique agricole fondé sur une collaboration étroite entre le pouvoir politique et les organisations professionnelles.
Source : « La politique agricole française : l’État et les organisations professionnelles », Pierre MULLER, Économie rurale, 2000.
* Centre national des jeunes agriculteurs (syndicat agricole).
Ce sujet comporte deux documents.
Le comportement électoral s’explique-t-il uniquement par le « vote sur enjeu » ?
DOCUMENT 1
À partir de son patrimoine d’attitudes et de croyances, l’électeur cherche la meilleure adéquation entre ses positions et celles des partis politiques. Ce modèle reprend les trois conditions nécessaires pour qu’une issue1 influence le vote […] :
- l’électeur doit considérer cette issue comme importante ;
- cette issue doit être conflictuelle dans l’opinion publique ;
- les partis en compétition doivent prendre sur cette issue des positions tranchées et divergentes.
C’est, dès lors, la modification des attitudes des électeurs qui entraîne leur instabilité électorale […]. Il existe une relation entre le déclin des identifications partisanes et la multiplication des électeurs « rationnels ». Ce phénomène est surtout perceptible dans les groupes les plus éduqués et aisés. Il se développe alors un type de volatilité électorale lié à cette capacité croissante des électeurs à élaborer leur décision de vote à partir d’un faisceau2 complexe de facteurs […]. L’affaiblissement des identifications partisanes se traduit logiquement par l’affaiblissement de la transmission de ces identifications et accroît encore les phénomènes de volatilité.
Source : « L’instabilité des comportements politiques », Gérard GRUNBERG, Explication du vote. Un bilan des études électorales en France, Daniel GAXIE, 1989.
1 issue : enjeu.
2 faisceau : ensemble cohérent.
DOCUMENT 2
Le vote des Français au second tour de l’élection présidentielle de 2012 (en %)
François Hollande (Parti Socialiste) | Nicolas Sarkozy (Union pour un Mouvement Populaire) | |
Ensemble | 51,6 | 48,4 |
Sexe | ||
Hommes | 52 | 48 |
Femmes | 51 | 49 |
Âge | ||
18-24 ans | 57 | 43 |
25-34 ans | 62 | 38 |
35-44 ans | 53 | 47 |
45-59 ans | 54 | 46 |
60 ans et plus | 41 | 59 |
Profession de l’interviewé | ||
Artisan, commerçant, chef d’entreprise | 30 | 70 |
Profession libéral, cadre | 52 | 48 |
Profession intermédiaire | 60 | 40 |
Employé | 56 | 44 |
Ouvrier | 58 | 42 |
Retraité | 43 | 57 |
Statut de l’interviewé | ||
Salarié | 56 | 44 |
Dont salarié du privé | 52 | 48 |
Dont salarié du public | 65 | 35 |
À votre compte | 39 | 61 |
Au chômage | 62 | 38 |
Dernier diplôme obtenu | ||
Pas de diplôme | 59 | 41 |
BEPC/BEP/CAP/CEP | 49 | 51 |
Baccalauréat | 55 | 45 |
Bac +2 | 50 | 50 |
Au moins bac +3 | 55 | 45 |
Niveau de revenu du foyer | ||
Moins de 1 200 € | 59 | 41 |
De 1 200 à 2 000 € | 56 | 44 |
De 2 000 à 3 000 € | 54 | 46 |
3 000 € et plus | 44 | 56 |
Source : www.ipsos.fr, 2012.